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Biométhane, gaz issus de renouvelables

Qu’est-ce qu’un « gaz issu de sources d’énergies renouvelables » ?

Le décret du 19 décembre 2002 relatif au marché régional du gaz définit le « gaz issu de sources d’énergies renouvelables » (en abrégé « gaz issu de SER ») comme un « gaz issu de la transformation de sources d’énergie renouvelables, soit par fermentation, soit par traitement électrochimique et/ou thermochimique ».

En pratique, on parlera plus couramment de : 

  • biogaz lorsque ce gaz est obtenu par fermentation ; 
  • gaz de synthèse (« SNG » ou « SYNGAS ») lorsqu’il découle d’un processus de gazéification ; 
  • biométhane lorsque le gaz produit est traité de manière à être rendu compatible avec le gaz naturel disponible dans le réseau de distribution ou de transport, ou avec le gaz naturel utilisé comme carburant pour les transports.

Origine des gaz issus de renouvelable

Plusieurs sources de matière organique sont disponibles pour obtenir ces gaz : boues d'épuration, effluents de l'industrie agro-alimentaire ou de l'élevage, fraction organique des déchets ménagers, gaz de décharge, voire cultures énergétiques ou bois (rémanents et taillis à très courte rotation), etc. En 2019, une étude réalisée par Valbiom a estimé un potentiel réaliste mobilisable de 15,6 TWh de biogaz pour la Belgique dont 53% du gisement se situait en Wallonie. Aujourd'hui, ces gisements énergétiques sont encore très loin d'être pleinement exploités en Wallonie (environ 700 GWh en 2019, soit 9 % du potentiel).

 

Intérêt des gaz issus de renouvelable

La valorisation des gaz issus de SER présente des atouts écologiques, économiques et stratégiques certains, dès lors qu'elle permet à la fois de réduire les émissions de méthane naturellement émis par tout processus de fermentation et d'économiser des énergies fossiles, limitant ainsi la dépendance énergétique au prorata des quantités substituées. En outre, elle permet dans certains cas de soutenir d'autres politiques annexes (agriculture, déchets…).


Valorisation des gaz issus de renouvelable

  • La cogénération :
    L'option actuellement la plus répandue passe par des installations de production d'électricité ou de cogénération. Cette tendance est l'aboutissement d'une recherche d'optimalisation des ressources locales et découle d'une politique volontariste de soutien à la filière "électricité verte". 
  • L’injection dans le réseau de gaz :
    Dans un certain nombre de cas, les besoins locaux en chaleur ne seront pas suffisants pour valoriser pleinement le potentiel énergétique du gaz par le biais d'une cogénération décentralisée. Il est alors intéressant de se tourner vers l’injection dans le réseau de gaz naturel, car celui-ci servira de tampon entre le producteur et les nombreux clients raccordés au réseau.
    Le rendement de valorisation est maximal, car il correspond aux multiples usages habituels du gaz naturel. 
  • La filière transport :
    Depuis de nombreuses années, le gaz naturel comprimé (CNG) est utilisé à grande échelle dans certains pays d’Europe et du monde comme carburant pour les véhicules (NB : ceci n’a rien à voir avec le LPG provenant du pétrole). 
    Le biométhane lui est parfaitement substituable, ce qui en ferait, d’après certaines études, le carburant renouvelable le plus efficient en matière de rendement de valorisation des ressources biomasse. Selon l’Observatoire européen des carburants alternatifs, l’Italie et l’Allemagne font figures de pionniers en 2020 avec le nombre le plus élevé de stations CNG implantées.
    Concrètement, l’approvisionnement des véhicules se fait soit sur le site de production soit par l’intermédiaire d’un réseau de gaz naturel (via des stations-services voire même à domicile).


Conditions à l’injection de biométhane dans les réseaux de gaz naturel 

  1. La parfaite « compatibilité » du biométhane avec le gaz du réseau, c’est-à-dire au sens de la législation : qu’il est techniquement possible d’injecter ET de distribuer dans le respect des règles de sécurité en vigueur et en vue d’une utilisation dans des conditions équivalentes à celles qui sont d’usage pour le gaz naturel.
  2. La capacité du réseau à absorber ce gaz, c’est-à-dire qu’il doit y avoir un équilibre entre la production et l’ensemble des consommations, y compris en été lorsque les consommations sont moins importantes.
  3. La gestion de l’accès au réseau doit être assurée par un fournisseur ou un affréteur (ou shipper).

Des spécifications techniques sont publiées sur le site de Synergrid 

Lorsque ces conditions sont remplies, le gaz issu de SER est légalement prioritaire pour entrer dans le réseau.

Si ces conditions ne sont pas remplies, la législation wallonne permet, sous certaines conditions, « l’établissement et la gestion d’un réseau de distribution spécifique » indépendant du réseau de gaz naturel.
 

Traçabilité du gaz injecté dans les réseaux ?

La Wallonie a adopté le principe des « garanties d’origine » et a chargé son Administration (SPW Energie) de mettre en place un système de gestion permettant l’émission, l’échange et l’annulation des garanties d’origine relativement similaire à ce qui est en vigueur pour l’électricité. L’Administration collabore également à la mise en place d’un tel système au niveau européen.

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